Le Manifeste en bref

1. Le constat

2. Le MIT : un modèle parmi d'autres

3. Les enjeux

4. La proposition

 

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Le Manifeste pour un MIT à la française

Article Les Echos

Le tour d'horizon auprès de 40 décideurs nationaux

 
 
 

Dans un contexte où le développement économique repose sur la capacité d'innovation, le système français des grandes écoles apparaît aujourd'hui mal adapté : en dépit de l'excellence des étudiants qu'elles attirent, les grandes écoles ne participent que marginalement à la création d'innovation ; leur morcellement institutionnel et géographique ne leur permet pas de jouer le rôle de " fer de lance de l'innovation " que jouent par exemple des institutions comme le MIT, Stanford, Harvard, Berkeley ou Caltech aux Etats-Unis, Oxford ou Cambridge au Royaume-Uni. Le classement des meilleures universités mondiales publié par l'université de Shangaï en témoigne sévèrement.

Les enjeux sont de taille : contrer la perte potentielle de leadership technologique de la France, revaloriser le métier de chercheur, donner une nouvelle impulsion à l'innovation et à l'emploi. Or, c'est en regroupant sur un campus unique une masse critique d'étudiants, enseignants, chercheurs et entrepreneurs que l'on peut : 
- favoriser les synergies interdisciplinaires d'où naissent innovations et questionnements propices à l'avancée des sciences, 
- proposer un large éventail de disciplines aux étudiants, susciter la curiosité scientifique et technologique, et encourager les vocations pour la recherche, 
- développer les liens avec les entreprises, augmenter le financement privé de la recherche et valoriser l'innovation (publications, brevets, savoir-faire, start-ups), 
- accroître le rayonnement à l'international et attirer les meilleurs étudiants et enseignants-chercheurs.

Nous estimons qu'il est crucial pour la France de se doter d'au moins une institution d'enseignement supérieur et de recherche qui puisse véritablement jouer le rôle de " fer de lance de l'innovation ", avec l'ambition de se classer parmi les 10 premières universités mondiales.

Pour atteindre cet objectif ambitieux dans les meilleurs délais et avec les meilleures chances de succès, nous proposons de regrouper en un même lieu et sous un même label institutionnel un certain nombre de grandes écoles et de centres de recherche organisés en un véritable campus intégré. Cette initiative permettra d'atteindre la taille critique recherchée, de créer de véritables centres d'excellences et de relancer les synergies entre enseignement supérieur, recherche et industrie afin d'encourager l'innovation. Cette solution concrète présente par ailleurs l'avantage d'associer des institutions qui possèdent une plus grande flexibilité d'action par rapport au reste du système d'enseignement supérieur et de recherche. Bien entendu, cette initiative doit être envisagée comme une composante d'une politique nationale d'enseignement supérieur et de recherche plus vaste : elle peut s'inscrire dans une stratégie de pôles de compétitivité en s'appuyant par exemple sur les infrastructures existantes du plateau de Saclay.

Des institutions phares comme le MIT, Stanford, CalTech, l'université publique de Californie à Berkeley ou encore l'université de Cambridge au Royaume-Uni ou l'ETH Zürich en Suisse pourront servir de modèles. Le MIT, par exemple, de par son positionnement à la fois sur le terrain de l'enseignement et de la recherche, a créé une dynamique d'innovation au rayonnement mondial ; son unité géographique induit une forte émulation intellectuelle et son organisation institutionnelle lui assure une large autonomie. Au total, les retombées économiques sont réelles : plus de 4.000 entreprises ont été créées par des diplômés du MIT, générant plus de 1.100.000 emplois et 230 milliards de dollars de revenus annuels.

La vision est ambitieuse, digne des grands travaux. Nous pensons qu'elle est parfaitement réalisable pour peu qu'elle reçoive le soutien déterminé d'une volonté politique éclairée.